Résumé du procès

ARTESIA est un essai randomisé, contrôlé, en double aveugle et en double dose, comparant l’Apixaban (à la posologie recommandée) à l’Aspirine (80-100 mg/jour) chez des patients souffrant de FA subclinique détectée par un stimulateur cardiaque ou un défibrillateur, d’une durée comprise entre 6 minutes et 24 heures 4. Les patients éligibles ne devaient pas avoir d’antécédents cliniques de FA ou de flutter auriculaire, ni d’autre indication d’anticoagulation chronique (par exemple, valve cardiaque mécanique). Les patients doivent également avoir des antécédents d’AVC, d’AIT ou d’embolie systémique, OU être âgés de plus de 75 ans ; âgés de 65 à 74 ans avec au moins 2 facteurs de risque d’AVC supplémentaires* ; ou âgés de 55 à 64 ans avec 3 facteurs de risque d’AVC supplémentaires*. (* les facteurs de risque d’AVC sont : l’hypertension, l’insuffisance cardiaque, le diabète sucré, le sexe féminin ou une maladie artérielle coronarienne/périphérique). Les patients ne devaient pas présenter de maladie rénale grave (DFGe < 25 ml/min) ni d’hémorragie grave au cours des 6 derniers mois.

Les patients sont suivis tous les 6 mois pour le critère d’efficacité principal, à savoir l’accident vasculaire cérébral (toutes causes confondues) ou l’embolie systémique. L’issue de l’AVC comprend les événements neurologiques qui durent moins de 24 heures s’il y a des preuves d’AVC sur l’imagerie cérébrale. Le principal critère d’évaluation de la sécurité est l’hémorragie majeure (selon la définition de l’ISTH), qui sera également sous-classée en fonction de la gravité et des résultats. Plusieurs résultats secondaires incluent la mortalité toutes causes confondues et la mortalité cardiovasculaire, et une sous-étude portant sur 1000 patients évaluera l’effet de la thérapie randomisée sur la fonction cognitive, en utilisant des mesures sérielles de l’évaluation cognitive de Montréal (MoCA).

ARTESIA, coordonné par le Population Health Research Institute à Hamilton (Ontario), achèvera le suivi de 4 012 patients en août 2023. Son principal investigateur est le Dr Jeff Healey, citoyen canadien de l’Université McMaster, membre du CSPIN (Réseau canadien d’intervention pour la prévention des accidents vasculaires cérébraux). Les activités de clôture, le nettoyage des données et l’analyse statistique auront lieu au cours de l’été/automne 2023, avec un plan de présentation des résultats lors des sessions de l’American Heart Association en novembre 2023 et une publication simultanée dans une revue de premier plan.

Les circonstances de la pandémie de COVID ont créé de nombreuses difficultés pour ARTESIA, ce qui a contribué à un déficit financier important malgré le financement des IRSC, du CSPIN et de l’industrie (BMS/Pfizer et Medtronic). Il s’agit d’une étude initiée et parrainée par l’investigateur, de sorte qu’aucun financement supplémentaire n’était disponible de la part de l’industrie, d’autant plus que le médicament de l’étude n’est plus breveté. À l’heure actuelle, plus d’un million de dollars de déficit est imputé sur les reliquats budgétaires des autres essais et bourses de soutien salarial des chercheurs principaux.

Les inscriptions à ARTESIA ont considérablement ralenti pendant la pandémie, et la fin des inscriptions a été retardée d’environ un an, pour s’achever en juillet 2021. Ce retard entraîne une augmentation correspondante des coûts de coordination centrale. Les restrictions concernant les visites en personne et les préoccupations des sujets d’ARTESIA, majoritairement âgés, concernant les visites discrétionnaires à l’hôpital ont posé de grands défis pour la fourniture des médicaments de l’étude. Toutefois, grâce à l’engagement des assistants de recherche locaux, à des dirigeants nationaux forts et au personnel de recherche innovant de PHRI, le nombre de patients qui ont cessé de prendre le médicament à l’étude en raison de problèmes de réapprovisionnement a été maintenu à un niveau extrêmement bas. Bien que vitales pour préserver l’intégrité de cet essai clinique, ces stratégies (qui impliquaient souvent l’envoi de médicaments) étaient coûteuses. Des coûts supplémentaires ont également été encourus pour vérifier le statut des patients, car beaucoup d’entre eux ne se présentaient pas aux visites de la clinique ou de l’étude.

Les fonds provenant de ce concours de subventions d’ACT permettront de combler le déficit de financement dû à ces multiples circonstances.